mercredi 28 août 2013

Les semences

Je vais commencer par un sujet qui fâche... Les semences...
Nous sommes en pleine tempête dans ce domaine puisque les grands groupes tentent par tous les moyens de breveter le vivant, et d'obliger les jardiniers et les paysans à payer leurs semences, rendant illégal le fait de produire ses propres semences, de les échanger, de les donner.
Dans ce contexte, comment trouver des semences bio à la Réunion ? Eh bien, comme partout, en désobéïssant !

  • Premier constat : les graines bio sont très peu présentes dans les étals. On en trouve quelques unes dans les jardineries, mais il y a bien peu de choix dans les variétés... 
  • Deuxième constat : nous vivons sur une île, la flore y est fragile, plus qu'ailleurs, et la loi nous impose de ne pas introduire de végétaux à la Réunion, du moins sans autorisation.
Partant de ces deux constats, je me suis donc rendue à Saint Pierre, dans le seul magasin bio du Sud pour les agriculteurs, chez qui au passage vous pouvez trouver du grain bio pour les poules... mais j'en reparlerai.
Je demande donc ce que je peux commander comme graines, la dame me signale qu'il faudra commander en quantité, car le magasin s'adresse plutôt aux professionnels qu'aux particuliers... soit...
Quelles variétés puis-je donc commander ? Je tombe des nues devant la réponse qui m'est faite : "ah, mais vous allez sur le catalogue du site métropolitain, vous me donnez les références, et on vous commande ce que vous voulez !"
Quoi ??? Ce que je veux, absolument n'importe quelle variété de n'importe quel légume ??? "Oui, oui, il suffit de me donner la référence"... 
Qu'en est-il alors de la conservation des espèces, de l'importation de graines sur l'île ? Un particulier sera sanctionné, mais une entreprise a tous les droits ? 

Tout cela n'est donc qu'une question d'argent, et non de biodiversité ! Et je devrais payer ces mêmes graines 30% plus cher, avec l'octroi de mer ? Pour des variétés peu adaptées au milieu, peu rustiques ? Bref, je suis un peu attérée, mais ça me simplifie un peu la tâche, du coup... Je m'embarrasse moins de scrupules.


Que faire, donc ? Sans vouloir me faire l'avocat du diable, il existe des solutions simples :
  • On peut toujours se contenter de ce qu'on trouve... c'est la voie de la sagesse, paraît-il !
  • Discuter avec les gens autour de vous : quand on produit ses propres graines, ou qu'on fait ses semis, on a toujours du surplus : c'est l'occasion de bouturer, de marcotter, d'échanger avec vos voisins, amis, pour peu qu'ils aient la même notion que vous de l'agriculture...
  • Vous inscrire à des organismes comme "Réunisel" qui organise des bourses d'échange d'un tas de choses, et pourquoi pas de graines ?
  •  Pour ma part, j'ai choisi la désobéïssance la plus complète : je commande mes graines chez Kokopelli, association qui tente de sauvegarder d'anciennes espèces (je les cite intentionnellement, aux risques d'avoir des ennuis, c'est ma façon à moi de résister... J'aurais pu citer BiauGerme ou la Ferme de Sainte Marthe), j'envoie le tout chez les amis métropolitains, et quand ils viennent en vacances, ils me rapportent tout ça dans le fond de leurs valises. Ensuite, pour les variétés non hybridables, je laisserai monter en graine un ou deux plants histoire de pouvoir ressemer l'année qui suit.
 Et vous, comment faites-vous pour vous fournir en graines bio de qualité ???

dimanche 25 août 2013

Appel aux bonnes volontés

Bon, me voilà lancée...
Je fais appel à tous ceux qui comme moi tâtonnent pour cultiver en bio ici, si vous souhaitez publier sur le blog, échanger, faire paraître des articles, vous êtes évidemment les bienvenus ! Contactez moi via le formulaire tout en bas de cette page.
Je pense qu'il n'y a que comme cela que nous pourrons réunir les informations, les diffuser, et avancer dans nos démarches de jardin.
Je vous attends !

Pourquoi ce blog ?

Arrivée à la Réunion il y a deux ans et demi, j'ai d'abord été bien loin des préoccupations du jardinier, occupée par la découverte des merveilles de l'île, et puis une location de maison provisoire n'invitait guère à la culture.
Changement de maison, changement de terrain : nous voilà dans l'idée de nous poser un peu, et avec cela l'envie de cultiver un petit coin de terre...
Comme d'habitude, c'est à la pêche aux infos que je vais. J'ai déjà eu mon propre potager, mais en métropole... à quoi dois-je m'attendre ici ; que faire face aux particularités du climat, du terrain ?
Force est de constater que je n'ai guère trouvé de réponses, même en parcourant les forums où de nombreux réunionnais d'adoption se posent les même questions. D'où ce blog. Je souhaite une seule chose : c'est qu'il soit un lieu d'échange et de partage. A vous de vous en emparer !